Transformer ou patiner votre matériel roulant est une idée qui vous trotte dans la tête mais vous n'avez jamais osé ? Cette fois, Bernard a franchi le pas et a rejoint le groupe (pas fermé du tout) des désosseurs, empesteurs et patineurs.

Au cours des deux derniers mois, un atelier de modification de locomotives à vapeur a permis de franciser des locomotives d'origine allemande. Au programme : démontage intégral, modifications, mutilations, masticage, ponçage, peinture, patine.

Si ces photos ne vous font pas peur, vous pouvez nous rejoindre lors de nos prochaines séances avec votre projet.

Un peu d'histoire...

Au terme des deux guerres qui ont vu Français et Allemands s'entre-tuer au siècle dernier, la France s'est octroyée des machines allemandes au titre de réparation. Ainsi, les compagnies (PLM, Est et Nord principalement), dont le matériel avait particulièrement souffert de quatre années d'une utilisation intense et de maintenance allégée, ont reçu en 1919 des locomotives-tenders (130 TA, TB, TC : ex BR91 allemandes) et des locomotives pour le transport de marchandises (050 B, 040 D : ex BR55 et G8).

Locomotive 4 E 55 du PLM

Au PLM, les locomotives G8 allemandes ont été numérotées sous la série 4E et affectées dans le sud de la France. Une photo est visible sur l'ouvrage dédié aux dépôts PLM.

Avant

Après

Pour cette machine, nous sommes partis d'un chassis Fleischmann (référence 4154). Il faut noter que les tuyauteries doivent être déplacées et la sablière à l'avant de la machine est aussi plus reculée sur les machines du PLM. La cloche et les troisièmes feux sur la machine et le tender sont colmatés au mastic synthofer et recouvert d'un enduit de surfaçage Interfer. La peinture est de la marque Interfer et les plaques d'immatriculation sont des fabrications Fang commercialisées par Interfer.

Locomotive 130 AT 7 du PLM

Même traitement pour la BR 91 (T9.1) des chemins de fer allemands transformée en 130 AT du PLM. Deux de ces machines ont été affectées au dépôt de Besançon de 1929 à 1932 pour les manœuvres.

Locomotive 150 Z 2871

Les BR 50 allemandes ont été conçues à la fin des années 20. Les premières machines étaient livrées en temps de paix avec d'imposants écrans pare-fumées Wagner. Au fil de la guerre, la pénurie de matériaux (acier notamment) a conduit les ingénieurs allemands à simplifier ces machines (chassis soudé, écrans Witte, etc.). Il existe donc une multitude de variantes.

En 1946, les Domaines ont réquisitionné une trentaine de BR 50 en France et en Allemagne dans la zone occupée par les troupes françaises. Ces machines très confortables pour l'époque (elles étaient destinées au trafic vers l'est et avaient reçu une cabine fermée, un hamac pour dormir durant les temps d'attente, etc.) n'ont pourtant guère été utilisées en France. En effet, la location de celles-ci à la SNCF était exhorbitante si bien que les Domaines les ont laissées rouiller pendant une décennie. Il est vrai que dans cette période d'après-guerre, la situation était florissante au point de se permettre de négliger le matériel... Rappelons que les 141 R américaines livrées à la SNCF à partir de 1945 ont été radiées au début des années 70 tandis que les BR 50 ont roulé en Allemagne de l'Est jusqu'à la fin de années 80. En France, elles ont toutes été ferraillées avant 1955 se privant ainsi d'un matériel qui a depuis fait ses preuves ! Dans le HS publié par la revue Le Train, plusieurs photos montrent ces machines en relais au dépôt de Besançon.

Avant

Après

La modification de la machine HO d'origine Fleischmann a consisté en une remise en peinture, un léger superdétaillage, une suppression des 3èmes feux typiquement germaniques et une patine finale digne de la rouille à laquelle étaient abandonnées ces machines.

Locomotive 050 TA 122

La francisation d'une machine BR94 allemande au format 050 TA de la SNCF ne nécessite ici qu'une petite modification de la boite à fumées et la suppression de la cloche. La peinture verte 306 correspond aux couleurs officielles appliqué théoriquement jusqu'en 1962 (peinture Interfer, plaque Fang).

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